sexta-feira, 30 de setembro de 2011

SUICIDIO NAS CRIANÇAS: COMPREENDER O IMPENSÁVÉL

Suicide des enfants: comprendre l’impensable

Un rapport du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, rendu aujourd’hui, propose des pistes pour prévenir un mal tabou.

Par ONDINE MILLOT

Il a mis un sac plastique sur sa tête, l’a attaché autour de son cou avec sa ceinture de judo. Il y a dix jours, un garçon de 12 ans s’est suicidé dans sa chambre à Ostheim, dans le Haut-Rhin. Il était, d’après le procureur, «plutôt un bon élève», un enfant «sans problème». Comme pour presque toutes ces morts «impensables», son acte semble n’avoir été annoncé par rien. Et pourtant, il existe des facteurs de risque repérables et, surtout, des possibilités de prévention, défend le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, dans un rapport rendu aujourd’hui à la secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab (1).
Entre 30 et 100 enfants de moins de 15 ans se suicident chaque année, d’après les statistiques. Un nombre inférieur à la réalité, explique Cyrulnik : la force du tabou conduit à interpréter un certain nombre de passages à l’acte comme des «accidents». Or, «l’accident n’est pas accidentel lorsqu’une conduite le rend probable. Se pencher par la fenêtre, traverser la rue en courant, sauter d’un autobus qui roule à vive allure, plonger dans le tourbillon d’un courant» : voilà autant de signaux, de mises en danger volontaires qui sont vues à tort comme de l’inconscience. Les enfants d’aujourd’hui, qui «souffrent moins matériellement», pensent plus à la mort. L’âge de la première tentative s’abaisse. Chez les 16-25 ans, le suicide est la deuxième cause de mortalité.
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