segunda-feira, 13 de junho de 2011

OS JARDINS DE LISBOA NA IMPRENSA FRANCESA.

Lisbonne, côté jardins visto pelo LE POINT
Lisbonne, côté jardins
Lisbonne, la ville blanche.© GLOBE PRESS / HOA-QUI / GAMMA-RAPHO

Par Émilie Eyzat

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Lentement, l'antique tramway chemine. Les passagers dodelinent sur leur banquette. Nous sommes sur les rails de la ligne 28, qui mène aux jardins du château São Jorge. Ses remparts, visibles de partout, coiffent la colline à l'est du centre-ville. La machiniste bringuebalée, ongles rose Malabar, agrippe les imposants leviers qui l'entourent, tout en envoyant des textos. Curieux rituel sans âge.
Terminus. Les voyageurs se mêlent aux marcheurs qui ont gravi les 1 001 marches et ruelles d'Alfama, coeur historique romain, en contrebas. Les oies et les canards du château siestent à l'ombre des pins parasols, des fontaines et des terrasses de cafés. Depuis le 31 août 1901, à 6 heures tapantes, les electricos et les funiculaires à crémaillère parcourent les rues pentues de la ville aux sept collines. En haut de chacune, des jardins suspendus de la capitale, on découvre le fouillis des toits qui se jettent dans le lit du Tage. Lisbonne est une ville vue du ciel. À la tombée de la nuit, ses habitants se regroupent sur les miradouros, belvédères où l'on partage une partie de cartes ou un air de fado. Ensemble, on laisse filer la saudade, le blues local.
Inspiration
Aux beaux jours, les jasmins, les orangers et les bougainvillées y exultent. Ceux d'Estrela sont d'un violet vif. L'unique jardin romantique se trouve dans le quartier des artisans et des antiquaires. À côté des bassins, les cygnes et les passants y cherchent l'ombre du coreto, petit kiosque métallique autrefois dévolu aux bals populaires et aux rendez-vous galants... À quelques pas, les serres froides et chaudes du parc central Eduardo-VII sont plus studieuses. On y conserve les espèces rapportées par les navigateurs. Les cascades et les ponts japonais se nichent au milieu des fleurs, des cultures de cactus et d'orchidées. Le soir, en haut de la colline, les mélomanes en mal de concerts de jazz filent à la Fondation Calouste-Gulbenkian. L'amphithéâtre à ciel ouvert, le lac et les sculptures de Rodin ou de Moore sont adossés au musée, qui compte la plus grande collection d'oeuvres Art nouveau de René Lalique.
À chaque jardin son caractère et sa saison. Certains mettent la main à la terre dans les vergers et potagers communautaires du musée du Costume et du Théâtre, d'autres chassent le farfadet dans les allées du palais da Pena, sur un piton, sorti d'un conte de fées. Cherchant l'inspiration dans ces jardins, lord Byron avait surnommé la région le "glorieux éden". Sa muse s'y cachait sûrement.

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